FICHE D’INFORMATIONS SUR LA RÉGION DE L’ASIE-PACIFIQUE et ATELIER SUR LE PTC

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En avril 2019, APCOM a organisé un Dialogue interrégional sur la politique PTC du Fonds mondial.Avant la réunion, ils ont établi une Fiche d’informations sur la politique PTC du Fonds mondial et la check-list de la Banque mondiale sur la transition.Ces deux éléments avaient pour but d’améliorer les connaissances et la préparation des homosexuels, des bisexuels, des autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (MSM) et des transgenres en matière de PTC.

La Fiche d’informations comprend les données essentielles de la politique PTC du Fonds mondial, dont la définition de la pérennité, la transition et le cofinancement, les défis des populations clés et les actions ciblées pour l’engagement de la société civile dans les processus PTC afin de garantir qu’elles ne sont pas mises à l’écart ou oubliées. Plusieurs mini-études de cas complètent les informations. Avant ce document, il n’y avait aucune information distillée disponible sur la politique PTC pour de nombreux militants locaux des communautés dans la région de l’Asie-Pacifique. La Fiche d’informations s’est révélée être un outil utile pour APCOM pendant les ateliers et les réunions et lors des discussions sur le PTC. Elle a également été massivement diffusée sur Facebook, le site d’APCOM, via leur newsletter et à la demande des partenaires. Elle a d’abord été rédigée en anglais, mais étant donné qu’il était nécessaire pour les membres des communautés de briser la barrière de la langue et d’assurer un accès facile et une compréhension généralisée, elle a été traduite en khmer, en malais, en népalais, en vietnamien et en birman. Les réseaux communautaires de ces pays l’ont utilisée comme outil afin d’engager le dialogue avec leurs CCM et d’identifier les activités PTC.

Le Dialogue interrégional de deux jours a été organisé à Bangkok, en Thaïlande, afin de discuter plus spécifiquement de ce que le PTC signifie par rapport aux subventions du Fonds mondial dans les pays respectifs. Des participants du Cambodge, du Népal, de l’Indonésie et du Vietnam y ont assisté, dont un partenaire des communautés, un représentant du bénéficiaire principal (PR) et un membre CCM de chaque pays. Quinze autres parties prenantes mondiales et régionales (des pays de l’Europe de l’Est et de l’Asie centrale et des pays du MENA) et des représentants des réseaux des populations clés, des représentants du service CDG et le personnel de MPact y ont participé afin d’apporter leur soutien, de répondre aux questions et d’en savoir plus sur les préoccupations des communautés. Le but de l’évènement était de passer en revue le financement des communautés pour la lutte contre le VIH et de fournir un espace de discussion sur l’état actuel de la compréhension et de l’engagement des populations clés et des CCM envers le thème du PTC, en vue des prochaines étapes.

Les documents utilisés pendant l’atelier comprenaient des présentations, la Fiche d’informations et la politique PTC du Fonds mondial – ces deux derniers éléments ayant été distribués aux participants avant la rencontre. Cependant, il est très vite devenu clair, lors du premier jour de l’atelier, que les participants avaient tous des interprétations différentes du PTC, selon leur position et l’étape du processus de transition de leur pays. Au niveau de la communauté, certains ne connaissaient pas du tout le principe de PTC, ce qui limitait leur capacité à s’engager dans les discussions de l’atelier et les empêchait de gérer les subventions secondaires dans le cadre de leurs programmes nationaux. Par conséquent, le premier jour de l’atelier a été principalement composé de présentations et de tables rondes afin d’explorer les concepts du PTC, comme définis par le Fonds mondial et utilisés en politique. Il était important d’expliquer que la pérennité, à elle seule, n’était pas le PTC, mais que les trois concepts étaient intimement liés. Cela a rapidement donné lieu à une autre discussion lancée par les participants sur la terminologie technique du Fonds mondial, qui pose le problème de la traduction dans des langues locales pour une meilleure compréhension.

Le deuxième jour a été principalement consacré à des travaux de groupes portant sur les trois éléments du PTC. Pendant la dernière session de l’atelier, les participants ont établi une check-list sur les besoins standard minimaux afin d’aider lors des discussions sur le PTC dans la région et au niveau national. Toutes les perspectives des participants ont été écoutées et la check-list finale a été envoyée au service CDG du Fonds mondial et aux gestionnaires de portefeuilles de fonds respectifs. Malheureusement, très peu de réponses ont été reçues de la part du Fonds mondial.

L’un des enseignements tirés au moment d’établir la Fiche d’informations est que l’implication des parties prenantes clés est importante pour l’adhésion locale et l’application des recommandations. Cet engagement peut se faire via des interviews (populations clés, organisations de partenaires, membres CCM), des mini-études de cas et récits et d’autres méthodes. De cette manière, les informations sur les bonnes pratiques et les enseignements tirés peuvent mieux informer les processus complémentaires des pairs dans d’autres pays. De plus, l’élaboration des documents tels que celui-ci doit être considérée comme un élément du processus, et non comme un résultat final. En se basant sur les recommandations de la Fiche d’informations, APCOM travaille avec ses membres pour identifier les risques, les défis et les forces afin d’améliorer les réactions en matière de PTC.

Lors de l’atelier, alors que la sélection des participants semblait logique et garantissait différentes perspectives, il s’est avéré compliqué d’équilibrer la dynamique du pouvoir entre les trois groupes nationaux (communautés, CCM et PR) afin de garantir le fait que la communauté puisse s’exprimer. En fin de compte, malgré les défis, et grâce à une bonne animation, cela s’est révélé bénéfique. Il était clair que différentes perspectives permettent une meilleure compréhension et empathie pour des rôles discrets, une meilleure compréhension mutuelle de la manière dont le Fonds mondial fonctionne et la mise en place d’un réseau entre les acteurs nationaux en vue d’une collaboration et d’une communication futures. Par ailleurs, le fait de compter d’autres représentants des réseaux régionaux parmi les participants et d’écouter leurs expériences a été bénéfique afin de créer des opportunités pour établir des relations, des collaborations et un apprentissage croisé plus important.

Un autre point à retenir est qu’il faut anticiper le fait que le PTC est une question qui suscite beaucoup d’émotions. Pendant cet atelier, les représentants CCM ont principalement exprimé des inquiétudes au sujet du PTC. Elles découlaient d’une confusion concernant le calendrier de la transition et une crainte quant aux conséquences en cas d’échec de la transition. « Les questions soulevées comprenaient la question de savoir s’il y avait un fonds d’urgence en cas d’échec afin d’aider à se ressaisir et à recommencer », fait remarquer Inad Rendon, responsable des programmes chez APCOM et facilitateur lors de l’atelier. Il est important qu’en Asie, les CCM se forment de différentes manières et que leur composition, leurs critères de sélection et leur fonctionnalité soient variés. Il est reconnu qu’il est difficile pour les parties prenantes, surtout les membres des communautés, de chercher des solutions venant d’autres pays, car elles ne s’appliquent pas souvent à leurs processus CCM, bien que le but des CCM en matière de subventions nationales soit le même.

Un point clé à retenir de l’atelier est que tout le monde doit être « considéré comme se trouvant au point de départ », déclare Inad. Autrement dit, il est conseillé de ne pas partir du principe que « les gens savent tout ou qu’ils ne savent rien ». Une bonne pratique consiste à simplifier toutes les informations présentées « autant que possible afin de garantir une compréhension de base commune. C’est la première étape vers un engagement communautaire efficace ». Les informations pourront toujours être étayées par la suite. Il est également nécessaire que « les communautés soient conscientes des réseaux des populations clés dans leurs pays et régions et de la manière d’accéder aux informations et aux ressources sur les évènements liés au PTC, au sein du Fonds mondial, du PEPFAR et de la Banque mondiale ».

L’atelier a permis de constater que les organisations devaient être plus stratégiques sur l’identification et l’engagement avec les organisations nationales qui travaillent sur la tuberculose et la malaria, étant donné que le VIH n’est pas une maladie isolée. Les efforts communs des communautés représentant les trois maladies sont une voix plus puissante pour le changement.

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